Essais d'écriture

JULIA : Texte sans "e"

Allant pour la voir, il fut admiratif pour la façon dont Julia avait pris vingt ans : Toujours aussi glamour la nana !

Au hasard du jardin : Thym odorant, acacias piquants, nains idiots, cabanon blanc, gazon ras, opus, pont, tory. Dans un bassin trop grand pour trois individus, gros poissons japonais allant sans but.

A l'abri du parc : La maison. : Tapis au sol, batik aux murs. Un capharnaüm inouï mais jamais banal.

- Bonjour Julia !

- Bonjour Romain !

Julia rit, voyant Romain quasi sans voix. Main dans la main, marchant pas à pas, Julia parla, Romain savoura sa diction, vit l'amour toujours là. Alors, Romain l'aima, la couchant au sol, amants toujours, bisous savants, corps luisants, amour d'instant, amour d'instinct, corps alanguis, amour fini, main dans la main...

- Amour toujours, mon amour !


© Roland Depin 2006/2009)

Abécédaire : Par Jadine Martol et Roland Depin

Ce texte, nous l'avons écrit "à deux mains" à 200 kilomètres l'un de l'autre, chacun envoyant deux ou trois phrases au gré de notre inspiration, tout en suivant l'ordre alphabétique.

 

A pas feutré ma plume se pose,
Belle  et fine  l'écriture s'étale
Caressant le papier, car  à peine si j'ose
Décrire cet émoi, fruit d'un amour total.
Ecrin de mes pensées si folles
Feuille blanche avide de mots
Garante de mes libertés parfois frivoles
Hôte d'un instant, guérissant mes maux.

Imagine qu’un jour la poésie en fête

Jaillisse tumultueuse en vers déchaînés

Kaléidoscopes d’émotions secrètes

Lanceront des clins d’ œil aux nouvelles années

Mais le temps passe vite et l’écriture inquiète

N’ose plus se livrer au miroir des mots

Ordonnée au mythe de la pire des phonétiques

Parodiée ou pianotée en des termes idiots

Qui la jettent aux oubliettes de l'informatique.

Redressant la tête, nous sommes pour l'heure

Salvateurs d'une écriture devenue odieuse

Travaillant l'effet, la rime ou sa rondeur

Usant la page de lignes harmonieuses.

Voici revenu le temps des belles phrases

Waterloo des blogs aux textes insipides

Xénophon aurait fait guerre avec emphase,

Yourcenar souri de toutes ses belles rides.

Zestes d'un monde révolu… sommes-nous devenus ?



© Jadine Martol - Roland Depin 2006/2009)